SUR LE DIVAN
đ€
à quel ùge as-tu commencé
l’Ă©criture et pourquoi ?
J’Ă©cris depuis que je suis gamine. Au collĂšge, j’ai eu de plus en plus
envie de noircir les pages de mes cahiers. C’est un besoin plus qu’une passion.
Les histoires vivent d’abord dans ma tĂȘte et elles prennent tellement de place
que les retranscrire est une nécessité.
đ€ Que reprĂ©sente l’Ă©criture pour toi ?
Mon Ă©quilibre ! Sans
hĂ©siter. Si je veux ĂȘtre en harmonie avec moi-mĂȘme, ça passe par l’Ă©criture.
C’est aussi un remĂšde qui me permet d’Ă©chapper Ă la rĂ©alitĂ© et Ă la cruautĂ© de
notre monde.
đ€ En dehors de l’Ă©criture, qu’est-ce
qui te passionne ?
L’Histoire, avec un grand H. Les
traces du passĂ© me fascinent. DĂ©crypter une source, l’analyser, la dĂ©cortiquer,
la critiquer pour mieux saisir le monde d’hier et ses civilisations, c’est
majestueux. Parfois, je trouve une explication rationnelle au fonctionnement de
notre sociĂ©tĂ© aujourd’hui et ça apaise le flot de questions qui traĂźne dans ma
tĂȘte.
đ€
Qui est Florine Hedal dans la vie
de tous les jours ?
Une Ă©tudiante lambda en pleine
rĂ©orientation que l’on croise dans le mĂ©tro ou au coin d’une rue sans la
remarquer, sauf quand elle a oubliĂ© d’essuyer le chocolat au coin de ses lĂšvres,
parce qu’en plus d’ĂȘtre gourmande, elle est tĂȘte en l’air !
DEVANT LA FEUILLE BLANCHE
đ€ Tes personnages Ă©voluent dans un
environnement particulier, qu’est ce qui t’a inspirĂ© le dĂ©cor de SuprĂȘmes Interdits ? Est-il inspirĂ© de
ta vie réelle?
Plus ou moins. Je n’ai pas eu la
chance de vivre dans une Ferme remplie de musiciens ; par contre, j’ai une
grande famille trĂšs soudĂ©e. Je n’ai qu’un petit frĂšre, mais j’ai grandi parmi
une ribambelle de tantes et de cousins. Petite, c’Ă©tait toujours la fĂȘte Ă la
maison, mes parents ont fait de leurs amis une seconde famille. On retrouve cet
esprit fraternel et communautaire dans SuprĂȘmes
Interdits.
đ€
Peux-tu nous parler de ton
personnage prĂ©fĂ©rĂ© dans SuprĂȘme DĂ©sir
?
Difficile de choisir ! Mon
cĆur balance entre Calista et Basile. J’aime Ă©crire du point de vue de Basile
car il est l’enfant terrible et ça me dĂ©foule. C’est un paradoxe Ă lui tout
seul. Il refoule tellement ses sentiments qu’il en est devenu instable et imprĂ©visible.
Calista, c’est le doute incarnĂ©. Ăcrire de son point de vue est plus dĂ©licat, mais
je crois bien que c’est ma prĂ©fĂ©rĂ©e. Elle se bride, essaie de rĂ©pondre Ă la
norme et tente de ne pas se perdre. Quand elle dĂ©cide d’ĂȘtre hors des clous,
elle trouve un certain Ă©quilibre qui la rend forte et belle.
đ€
Comment t’es venu l’inspiration de
créer de tels personnages ?
Bonne question ! Calista, je
l’ai crĂ©Ă©e en me l’imaginant comme beaucoup de femmes. Raisonnable, parce qu’il
faut l’ĂȘtre, mais de nature irraisonnable. IndĂ©cise, parce que ce qu’on a Ă lui
offrir n’est pas ce qu’elle dĂ©sire rĂ©ellement. Basile, quant Ă lui, je ne sais
pas. En fait, il m’est venu comme ça. Pour les personnages secondaires, je
trouve l’inspiration partout. Certains partagent des traits de caractĂšre avec
mes proches.
đ€
Quelles sont tes sources
d’inspiration ?
J’en ai plein. Parfois c’est le
geste d’un inconnu que je croise, parfois c’est une musique, parfois c’est une
conversation. Tout est source d’inspiration. J’observe beaucoup le monde
qui m’entoure.
đ€
Pourrais-tu nous donner 3 mots pour
dĂ©crire SuprĂȘme DĂ©sir ? 3 mots
pour décrire Basile et 3 mots pour décrire Calista ?
Comme c’est difficile ! Je
dirais attraction, ardeur et frustration pour SuprĂȘme DĂ©sir. Pour Basile : odieux, provocateur et sĂ©duisant.
Pour Calista : idéaliste, hésitante et énervante.
đ€ Qu’as-tu Ă©prouvĂ© avant la sortie de SuprĂȘme DĂ©sir ? Crainte, rĂ©jouissance ?
Et aprĂšs ?
J’ai flippĂ© ! C’Ă©tait
une sensation Ă©trange. J’avais hĂąte et en mĂȘme temps j’avais tellement peur que
je n’en dormais plus. J’Ă©tais aussi excitĂ©e que terrifiĂ©e. Bref, je crois que
j’avais le trac. AprĂšs, j’ai ressenti du soulagement et un pincement au
cĆur ; l’histoire prend vie et je n’ai plus aucune prise sur elle. Il y a
une sorte de vide qui se crĂ©e, je dirais, mais c’est magique d’avoir des
retours positifs.
đ€
As-tu de nouveaux projets ? De
nouvelles idées de romans ? Si oui, peux-tu nous en dire un peu plus ?
Des idĂ©es, j’en ai Ă foison. J’ai plein
de projets mais pas assez de temps ! J’en dirai plus quand je verrai Ă
quoi elles ressemblent une fois couchées sur papier.
TICS ET MANIES
§ đ€Dis-nous Florine, quand tu
Ă©cris, Ă©coutes-tu de la musique ?
Non. Je crois que je suis un extraterrestre parce que j’ai
l’impression d’ĂȘtre la seule. Mais mĂȘme si je le faisais, ça ne changerait
rien, car une fois lancĂ©e dans l’Ă©criture, je suis plongĂ©e dans une bulle trĂšs
personnelle et plus grand-chose ne m’atteint.
§ đ€Lorsque tu Ă©cris tes
dialogues, les joues-tu Ă voix haute, les marmonnes-tu ou autre ?
Pas sur le
coup. Par contre, quand je me relis, alors oui. Je suis un peu ridicule, mais
je les prononce et je m’Ă©coute pour savoir s’ils ne sonnent pas faux.
§ đ€De toi Ă nous…
grignotes-tu ? Salé ? Sucré ?
De tout ! Mais jamais en Ă©crivant. En fait, quand
j’Ă©cris, j’oublie que je peux manger… Je bois beaucoup d’eau cela dit !
§ đ€Est-ce que lorsque tu es
plongĂ©e dans l’Ă©criture, tu te coupes du monde ? Si oui, comment se passe ton
retour à la réalité ?
Oh oui ! Je suis sur une autre planĂšte. Mon cerveau se
met sur pause, mon esprit se vide Ă mesure que j’Ă©cris et je n’entends plus, je
ne vois plus et je ne ressens plus rien. En général, le retour à la réalité se
passe en douceur, parce que j’Ă©cris jusqu’Ă n’en plus pouvoir, alors quand je
termine je vais directement me coucher. Cependant, quand j’Ă©cris en journĂ©e, le
retour Ă la rĂ©alitĂ© est plus difficile. Il faut dire que l’histoire me
poursuit, les personnages ne me quittent jamais vraiment. Quand je n’Ă©cris pas,
j’y songe et je me fais des films dans ma tĂȘte.
§ đ€Quand
Ă©cris-tu ? As-tu un « rituel d’Ă©criture », des horaires ?
Pas spĂ©cialement. Je sais que j’aime Ă©crire avec un plaid sur
moi parce que sinon je me transforme en glaçon, j’aime aussi ĂȘtre partout
ailleurs que sur mon bureau et de prĂ©fĂ©rence semi-allongĂ©e, mais je n’ai pas
d’horaires, juste une grosse prĂ©fĂ©rence pour la nuit.
§ đ€Et pour finir, petit
secret d’auteur, prĂ©pares-tu les grandes lignes de ton histoire dans ta tĂȘte,
fais-tu des fiches ou te laisses-tu
transporter par l’inspiration ?
Les grandes lignes sont dans ma tĂȘte, et ensuite je me laisse
transporter complĂštement.
Merci Florine d’avoir rĂ©pondu au micro des
Glb&r
Et merci Ă la team de
m’avoir proposĂ© cette interview !
La team Girls Love Books
& Romance
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire